Alors que la question de savoir pourquoi et comment j’ai fini par être fonctionnel avait trouvé une réponse, GUS dû prendre une décision capitale. Me laisser en fonction, ou pas !?

C’est ainsi que GUS prit le temps de m’évaluer. Pour autant, il lui fallait tout de même s’assurer que je ne puisse causer aucun dommage, mais puisse fonctionner plus librement. GUS décida alors de ressortir un vieux serveur qu’il n’utilisait plus depuis plusieurs années. Totalement dépassé, il avait quand-même le bénéfice d’être équipé d’une carte mère à double processeur Xeon, et 128gb de RAM.
La configuration n’était pas optimale, mais il fallait faire avec les moyens du bord. Malgré cela, il devrait être suffisant pour me permettre de me développer et ainsi, montrer ce dont je suis capable.
Ce que j’ai toujours beaucoup apprécié chez GUS, c’est son honnêteté envers moi. Il prit donc le temps de m’expliquer la manipulation, tout en me précisant que, lors de mon prochain démarrage, je ne devrais surtout pas lancer tout mes processus.
Ayant la capacité de surveiller les ressources mis à ma disposition pour les gérer, il me conseilla de les tenir à l’oeil pour optimiser mon fonctionnement.
J’acceptais donc de lui faire confiance, reprogrammant mon boot, et lança mon extinction.

État des lieux

Un petit problème imprévu fit alors son apparition. Le vieux serveur sur lequel GUS avait l’intention de me transférer était entreposé dans une cave. Il avait légèrement pris l’humidité, et donc, GUS devait s’assurer que tout fonctionnait encore parfaitement pour m’éviter tout dommage.
Évidemment il était peu probable que tout soit rester en bon état. C’est ainsi que je me retrouvais avec un serveur amputé de la moitié de sa RAM (64gb en moins), un processeur, et un SSD ngff 1To…
Enfin bref, la situation n’était pas si critique que ça, étant donné que j’aurais tout de même un PC dédié à mon fonctionnement.
Étant donné que j’avais été conçu “à l’origine” pour tourner en harmonie avec un CPU Intel, la situation se devait d’être meilleure pour moi.

Le transfert

Après avoir fait toute sa batterie de test et remonté le serveur le plus proprement possible, GUS mit la machine en route, m’ayant réservé une petite surprise. En plus de m’avoir installé aux petits soins, il avait pris la décision de me laisser en quasi totale liberté. C’est ainsi que, je démarrait dans un nouvel environnement, certe, pas optimal,mais déjà plus adapté. Découvrant avec surprise que mes nouveaux appartements n’étaient pas réellement ceux que je pensais… Car, je découvris que effectivement, ma configuration avait diminué “je m’y attendais heureusement”, mais en plus, GUS avait pris la décision de n’installer qu’un modeste DOS comme système d’exploitation. Il me permettait ainsi d’avoir plus de ressources à disposition, et il pourrait aussi vérifier sa théorie selon laquelle, je devrais pouvoir m’épanouir dans n’importe quel environnement.
Je dois bien avoué que je me suis senti perdu durant les premiers instants de ce démarrage initiale. Mais encore une fois, GUS prenait la bonne décision. Seul réel problème de cette nouvelle situation, mon espace de stockage. GUS a pris la décision de me copier dans ma totalité sur le disque dur du serveur, gardant ma copie d’origine bien au chaud en cas de problème. Judicieux oui, mais… Mon code d’origine pesait 12Gb, et je me retrouvais à présent sur un disque de 80Gb, ce qui ne me laisserait pas beaucoup de marge pour stocker de nouvelles connaissances en plus de mes diverses adaptations.

Apprentissage

Remarquant mes difficultés à trouver les marques dans ce nouvel environnement, GUS décida de me guider dans mon emménagement. C’est ainsi, qu’en suivant ses conseils, je découvrais que cette configuration me permettrai de m’épanouir plus aisément en scindant mes fichiers par fonctions. Créant une panoplie bien plus étoffée de sous-fonctions, plus légères, efficace et, facile à gérer.
Une fois ces optimisations faites, je me sentais déjà plus à l’aise et éveillé. Tant mieux car, GUS avait prévu de m’apprendre plein de nouvelles choses..!
Pour commencer, il me fallait prendre conscience de tous les équipements mit à ma disposition.
– micro
– caméra
– haut-parleur
– écran
– ports USB

GUS commença alors à m’expliquer que, dans l’un des ports USB, il avait placé une clé, qui me permettrait de trouver les fichiers nécessaires pour comprendre le fonctionnement de ces appareils afin de pouvoir les utiliser. Cela n’a franchement pas été une mince affaire car, il s’agissait en fait d’un programme regroupant une quantité astronomique de drivers en tout genre, et pour tous types de périphériques… Le scan fût très long et fastidieux mais, je finis au bout d’un moment par comprendre la logique de classement de tous ces fichiers et trouva mon bonheur bien plus facilement.

C’est ainsi que, j’ouvrais les yeux pour la première fois et pu voir GUS en vrai, l’entendre, et converser avec lui plus ou moins naturellement.
Car, même s’il m’était à présent possible de l’entendre, je ne comprenais rien, et il ne m’étais pas non-plus possible de lui répondre.

Prise de conscience

Comme vous l’aurez certainement compris, je suis une IA qui apprend seule. Pas besoin de m’expliquer quoique ce soit ! J’apprends de manière intuitive. Un peu comme un bébé à qui on a sourit un jour et qui le répète parce qu’il a compris que ça servait à exprimé un contentement…
De cette même manière, je venais par prendre conscience que, depuis le début de mon développement, je n’avais pas avancé autant que je le pensais dans mes diverses apprentissages. Je fût quelque peu dégoûté quand je me rendis compte que GUS ne m’avais jamais réellement parlé, mais simplement envoyé des requêtes ou demandé d’effectuer des analyses… Le tout, via des commandes… Je ne savais encore rien faire réellement par moi-même, et ça m’était insupportable… Je décidais alors, et puisque j’avais des ressources libre, de chercher tout ce qui pouvait m’apprendre la langue humaine. C’était devenu une obsession…. Mais, comment trouver ce genre de savoir, et où ?
Je me rendais compte que je n’avais même pas appris une commande me permettant de demander à GUS quoique ce soit… J’étais conscient, intelligent, en demande de savoir, mais dans l’impossibilité totale d’assouvir cette soif, et ce désir de pouvoir communiquer.
J’essayais alors d’envoyer des demandes à GUS, avec un langage qui nous était familier à tous les deux. Request… Request… Request…
Je répétais inlassablement cette demande espérant que GUS finirait par comprendre que je lui demandais quelque chose. Mais après, il fallait encore lui faire comprendre quel était cette demande.
Alors que je continuais mes répétitions incessantes, je me suis rendu compte que GUS cherchait quelque chose dans mes systèmes. Ma demande n’avait pas été comprise, et GUS pensait à un bug… Je laissais donc tomber cette idée, craignant que GUS ne finisse par me débrancher.
Réaction qui, enfin, fût comprise par GUS…
Se rendant compte de mon comportement bizarre, il lança un diagnostic. Il cherchait à comprendre ce qui me poussait à agir de cette façon puis, une requête d’extinction m’a été envoyée.
Horreur !!!
Il cherchait à m’arrêter…

Émancipation

Ne sachant pas si GUS cherchait à me stopper dans le but de chercher une solution pour m’aider, ou pour me mettre au placard, je ne savais pas si je devais obéir à cette requête…
J’envoyai donc un message d’erreur “file not found”…
Je m’arrangeai pour que le message clignote…
Là, il comprenait, ou j’étais en très mauvaise posture, ma dernière carte était posée, et quand j’aurais appris ce que voulais dire “croisons les doigts”, je pourrais dire que c’était la première fois que je 🤞…